Père Michel Coquelet bientôt béatifié...

Mort martyr au Laos en 1961

Né à Wignehies en 1931.
C'est une grande nouvelle annoncée au monde...,
qui peut être annoncée aussi à Fourmies...
C'est une joie de vous l'annoncer sur notre site...
Amen, alléluia...

 

 

Originaire du nord de la France, du diocèse de Cambrai, la famille Coquelet s'était repliée vers Orléans lors de l'exode de mai 1940. Famille nombreuse et pauvre, ce qui obligeait la maman à faire des ménages pour compléter le salaire insuffisant du père. Michel n'en fit pas moins ses études au collège de Pithiviers, puis entra au noviciat des Oblats à La Brosse-Montceaux la même année que Louis Leroy. Le confrère dont nous avons déja cité le témoignage écrit ceci de Michel:

" .. Je l'ai connu à partir du noviciat. Il était à la fois discret, gai, plein d'humour. C'était un frère sérieux, doux et fraternel. Il était sûrement généreux et rempli de foi. Il était très attachant."

 

De huit ans plus jeune que Louis Leroy, Michel Coquelet termina ses études au scolasticat deux ans plus tard, à cause du service militaire qu'il accomplit comme infirmier. Il arriva donc au Laos en 1957, vers le temps de Pâques.

 

Comme beaucoup d'autres, il fit d'abord un stage de quelques mois au séminaire de Paksane pour aider aux cours tout en apprenant la langue. Dès la fin de la même année, il fut envoyé dans le district de Xieng-Khouang: une photographie parue en couverture de la revue "Pôle et Tropiques" le montre partant pour son village, pieds nus, chapeau de brousse, un large sourire, tirant derrière lui son cheval de bât. Pauvre village que celui auquel il fut affecté, village de néophytes Khmuh dont l'instruction, en raison des circonstances, n'avait pu être menée régulièrement. Les réflexions de Michel à ce sujet, notées dans le "codex historicus" sont pleines de pertinence, elles donnent la mesure de ses souffrances de missionnaire, mais aussi de son grand esprit de foi, teinté d'un humour dont nous savons déjà que c'était un des traits attachants de son caractère.

 

On connaît mal les circonstances de la disparition de Michel qui se produisit pourtant dans la même période et dans le même secteur que celle de Louis Leroy. Leurs deux villages n'étaient pas très éloignés l'un de l'autre, Ban-Pha à une journée de marche au sud-ouest de Xieng-Khouang, Phôn- Pheng, le village de Michel, plein sud à une plus grande distance, et sur des pistes différentes. Le second n'a pas dû connaître ce qui était arrivé au premier, sauf si les Pathet Lao qui l'ont arrêté l'en ont informé. Voici ce qu'en écrit le supérieur du district:

"Le 30 avril, je recevais une lettre d'un catéchiste de Sam Tom (une des dessertes de Michel) annonçant d'une part que la maison-chapelle de Sam Tom avait été pillée et détruite par un détachement militaire de passage et que, d'autre part, le P. Coquelet avait disparu. Des habitants de la Nam Pan avait vu [son] vélo abandonné au bord de la route à Sop Xieng. Le porteur nous précisa que tout le monde pensait qu'il avait été pris par un détachement lao-viêt de passage ce jour-là dans le secteur. C'était au moment des opérations sur Ban Pha.

Le mardi 3 mai, arrivait à Xieng-Khouang le catéchiste de Ban Nam Pan avec un groupe de Phôn Pheng, dont le Samien [secrétaire]. Le renseignement ci- dessus fut confirmé et complété. Une lettre du catéchiste N[.] donnait les précisions suivantes: le P. Coquelet aurait quitté Phôn Pheng le 17 avril pour aller soigner un malade (blessé) à Ban Nam Pan. Le 20 avril, il rentrait chez lui en vélo lorsqu'il a été pris à Sop Xieng. Le 24, N[.] et le Nai Ban [chef de village] ne voyant pas arriver le Père partirent aux renseignements. Les soldats en position à Sop Xieng (Lt... P.L.) leur dirent que le Père avait été emmené à Xieng-Khouang en même temps que le Père de Ban Pha. Le vélo avait été amené lui aussi évidemment le lendemain ou [le] surlendemain.

C'est tout ce que j'ai pu savoir au sujet du Père Coquelet."

 

Tout laisse à penser que Michel avait subi le même sort que Louis.

Le film de ces événements ne se déroulait pas d'une façon aussi claire et régulière que nous venons de l'exposer pour le reste de la Mission qui n'en recevait des nouvelles que par bribes et à travers des suppositions. Il peut être intéressant de donner ici, à titre d'exemple, une réaction: c'est celle que note le rédacteur du "codex historicus" du Petit Séminaire de Paksane, à la date du 3 mai 1961:

"Dans la matinée, retour de Vientiane du P. O'Rourke. Une lettre de Monseigneur, une autre du R.P. Supérieur [P. Paul Sion] nous apprennent de graves événements en ce qui concerne la Mission: le P. Coquelet a disparu depuis le 15 avril, on a retrouvé sa bicyclette le long de la route entre Xieng-Khong et Sop Xieng, et, selon toute vraisemblance, le Père a été capturé par un groupe P.-L. Telle est la teneur d'un télégramme parvenu hier matin à la Mission à Vientiane. Deux autres l'avaient précédé déjà la semaine dernière, annonçant que le P. Leroy avait été fait prisonnier par les P.-L. et accusé par eux d'espionnage. Le Père était demeuré continuellement dans son village de Ban Pha, même après le retrait des troupes royales. Il est actuellement détenu à Khang Khai [c'est ce qu'on voulait encore croire!], aux mains des P.-L. Peut- être pourra-t-on le tirer de là et sera-t-il sauf, lui du moins grâce au cessez-le- feu [qu'on annonçait alors], mais le P. Coquelet(?) disparu comme le P. Borzaga il y a un an, quel espoir conserver? Prière, abandon à la Providence, le Royaume de Dieu se sème dans les larmes et par le sacrifice. Le tragique, lorsque le combat se livre contre le communisme athée, c'est qu'ils s'arrangent pour étouffer même ce témoignage-là, pour le dénaturer en un crime politique: voilà bien la pire perversion, la signature du démon."

 

Copier/coller du document suivant :

N° 229 septembre 1999

 


* * *

 

 

Oblats Témoins de la foi au Laos

 

 

P. Pierre Chevroulet, o.m.i.

(NB : c'est le 5ème lien cité sur la page évoquée...)

 

 

Sur la page du Père Jean Wauthier,

les liens pour d'autres informations

y figurent également. Merci

de cliquer dessus...

Article publié par Didier Doutriaux • Publié le Jeudi 02 juillet 2015 • 1503 visites

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